• Samedi 30 Mars (suite)

    Nos sacs sont bouclés, nous n’avons plus qu’à repartir en quête de mon frère. Pourtant, je reste sur mon nuage après la séance dans la salle de bain. Je sais que nous sommes d’accord, pas de projets, pas de promesses, mais Jude ce matin était si… différent. Un léger coup d’œil dans sa direction, dansant d’un pied sur l’autre, attendant que je ferme la porte, il est nerveux.

    - Peux-tu arrêter de rêvasser JJ !

    Tombée de mon nuage, brusquement, je ferme la porte. Laissant derrière moi, non sans une pointe d’amertume, une facette de Jude que je ne pense jamais revoir. Une fois les clefs remisent à Léo, nous reprenons la route jusqu’à Selvadorada. 

    Devant l’entrée de la forêt, je pousse un soupir. La peine dans mon corps tente de s’infiltrer dans mes veines, mais je la repousse avec les souvenirs des jours heureux. Mes parents, mon frère et Nana. Il fut un jour où nous étions une famille banale, nous nous aimions et les jours promettaient d’être joyeux.

    Et il est arrivé cet accident. Un homme s’endormant au volant à fait de notre banale famille, une famille brisée. J’ai fui ce quotidien en voyageant et visiblement Shane s’est fourré dans les problèmes jusqu’au cou. 

    Chapitre 15

    - Tu viens, Rebelle ?

    Revenant dans la forêt Selvadoradienne, mon regard se pose sur Jude qui ouvre la marche, je le suis d’un pas décidé à travers les ronces et les arbres. 

    À mi-chemin, alors que la nuit tombe doucement dans la jungle, nous sommes épuisés, la sueur perle sur nos peaux et nos pieds brûlent dans nos baskets.

    - Arrêtons-nous JJ.

    - Encore un peu, s’il te plaît.

    - Jaëlie, tu es exténuée, reposons-nous et nous reprendrons la route au plus tôt demain matin.

    - Je veux continuer Jude.

    La voix brisée qui sort de ma gorge me fait presque sursauter. Jude a raison, à cette allure, nous n’irons plus bien loin.

    - Tu… tu as raison, désolée… Regarde il y a de l’eau plus loin arrêtons-nous là.

    Chapitre 15

    Tête baissée et honteuse, je continue d’avancer vers le point que je viens d’indiquer à mon partenaire. Je m’écroule au sol avant même d’y penser et Jude me rejoint.

    - Sage décision, Rebelle, je vais monter la tente.

    Après m’être reprise en main quelques instants, je donne un coup de main à Jude pour monter notre abri pour la nuit. Une fois prête, je tente de m’éclipser discrètement dans les bois.

    - Où vas-tu comme ça en pleine nuit ?

    - Euh… ben là où tu ne peux pas aller à ma place !

    - Ah.

    Les yeux vers le ciel, les joues rougies, j’accélère le pas pour être hors d’atteinte de son regard. Et lorsque je reviens, je retrouve Jude dans le bassin naturel.

    Chapitre 15

    - Tu me rejoins ? 

    - Hors de question que je mette un pied là-dedans ! 

    - Dit notre aventurière ! Allez, qu’est-ce que tu risques ma beauté, viens ! 

    - Non ! Si ça se trouve, il y a des bestioles là-dedans, je suis peut-être une aventurière, mais j’ai des principes !

    Le rire de Jude rebondi entre les montagnes et envahi mon corps de bien-être, m’obligeant à rire aussi.

    - Oh Rebelle, je t’assure que la seule bestiole dans l’eau ne va pas t’effrayer le moins du monde ! Allez viens, elle est bonne.

    Feintant d’être choquée, je réprime un sourire avant de quitter mes vêtements et de m’avancer vers l’eau. Je mets mes deux pieds à tremper.

    - Elle est glacée !!! T’es complètement fou !

    - Elle n’est pas si froide que ça, viens vérifier par toi-même !

    - Mon dieu Jude, pour toutes les parties de jambes en l’air du monde, je ne rentrerais pas là-dedans, c’est trop froid !

    Chapitre 15

    Je n’ai pas le temps de détourner les yeux que Jude saisit fermement mes hanches et me traîne dans l’eau avec lui. Le froid parcourt ma peau à la vitesse de la lumière, s’infiltrant dans mes pores et me procure la chair de poule. La pointe de mes seins se tend délicieusement contre le torse de Jude et entre nous, je constate effectivement, que la température de l’eau ne semble pas affecter mon amant plus que ça. 

    - Putain, Jude, je t’ai dit que c’était trop froid pour moi.

    Visiblement, il semble vouloir se passer de mot et capture ma bouche dans un baiser torride, réveillant la petite flamme que lui seul sait allumer au cœur de mon bas-ventre. Nos langues se mêlent et s’entremêlent et des gémissements s’échappent timidement de ma gorge. J’ai presque honte d’admettre que finalement, l’eau n’est plus si froide ! Instinctivement, je m’enroule autour du bassin de Jude et je le sens entrer en moi avant de commencer une danse que nous maîtrisons plutôt bien. Ses doigts agrippent fermement mes cuisses et je m’accroche à son cou en étouffant mes gémissements. Je sens le plaisir monter progressivement en moi et lorsque j’explose, je mords la nuque de ma bête fougueuse qui grogne en atteignant un état extrême de béatitude. 

    - Tu vois, elle n’était pas si froide que ça !

    Chapitre 15

    Il m’embrasse sous l’oreille avant de partir à la nage un peu plus loin. Je me laisse le temps de redescendre du paradis puis je le rejoins. Une fois sortis, la chaleur ambiante nous réchauffe et c’est avec une mine totalement ridicule que je me rapproche de lui.

    - Jude ?

    - Quoi ?

    - Tu sais que c’est la deuxième fois que… je veux dire… tu sais…

    - Non JJ, je ne sais pas, accouche bon sang. 

    Il peut être doux comme un agneau et la minute d’après abrupt quand il me parle, c’est parfois déroutant, alors piquée au vif, je reprends rudement.

    - Ben t’as juste pas mis de capote, j’espère juste que t’as pas la chaudepisse ou un truc du genre. C’est assez expressif ?

    Je vois son visage se décomposer comme un fruit pourri au fond de la panière et je tente de ne pas rigoler, déjà parce que ce n’est pas vraiment drôle comme situation et surtout parce que je me sens stupide, combien de fois Nana, maman et Shane m’ont bien dit « jamais sans capote ». Visiblement, on ne le répétera jamais assez.

    Chapitre 15

    - Je… 

    - Tu ?

    - Je suis clean, t’inquiète pas, j’ai souvent fait des tests et je ne fais jamais sans… c’est juste…

    - Parfait alors ! Heureuse de savoir que les autres n’ont pas le droit à autant de privilèges ! Et t’inquiète pas, j’ai un anneau, en ce moment même tous tes petits toi doivent être en train d’agoniser. 

    « Les autres », au moment même où j’ai dit ça, un éclair de lucidité m’a frappé. À aucun moment, nous avons dit que nous étions exclusifs, c’est juste un plan cul et je me rends compte que je ne suis peut-être pas la seule à profiter des plaisirs que procure Jude. Il attrape mon bras et me retourne.

    - Hey ! Qu’est-ce qu’il y a ?

    - Rien ! On s’est rien promis donc par conséquent, je n’ai le droit de rien dire. 

    - Tu viens encore de t’imaginer tout un film. Il n’y a que toi Rebelle. Je suis peut-être un connard, mais j’ai des principes. Je n’ai touché à personne depuis… depuis que je t’ai embrassé dans cette ruelle ! Et n’imagine pas que ça fait de moi un lover, ça fait juste de moi une bête qui a goûté à ta délicieuse bouche et qui n’attendait que de te chasser pour goûter au reste… et crois-moi le reste est tout aussi délicieux. 

    Chapitre 15

    Il embelli son discours avec un baiser langoureux, insatiable, brutal.

    - Ce que tu peux être arrogant.

    Alors que je le repousse pour entrer dans la tente, il me rattrape une seconde fois.

    - Je suis désolé, d’accord, on aurait dû parler de ça avant, j’ai merdé, complètement.

    - Oui, on aurait dû avoir cette discussion avant, mais je suis aussi fautive, je t’ai laissé faire, heureusement pour nous rien de dramatique.

    - Ouai, rien de dramatique…

    - Allons dormir, je suis épuisée.

    L’espace d’un moment, il me prend dans ses bras et m’embrasse doucement. La tension qui s’est accumulé entre nous redescend progressivement et nous entrons dans notre petit abri de fortune. Alors que Jude dort déjà profondément, je me retourne dans tous les sens pour trouver le sommeil et c’est finalement, malgré la chaleur, que je trouve le repos entre ses bras.

    Demain est un autre jour, demain, je dois retrouver mon frère.


     

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  • Dimanche 31 Mars

    La nuit a été plutôt courte pour moi, je n’ai pas très bien dormi, angoissée à l’idée de retrouver mon frère. C’est donc moi qui ai réveillé Jude plus tôt que prévu et jouer les amazones de bon matin m’a mise de bonne humeur ! 

    La tente repliée, prêts à partir, je prends la tête de l’expédition. Me faufilant à travers la jungle comme un serpent, j’ai l’impression que mes pieds glissent sur le sol. Plus les heures passent et plus la chaleur devient difficile à supporter. 

    Mon compagnon de voyage me suit sans dire un mot depuis plusieurs kilomètres et je m’étonne encore qu’il n’ait pas revêtu son affreuse capuche noire.

    - Pourquoi tu me regardes comme ça ?

    - Rien, je suis juste contente que tu n’es plus ton sweat à capuche !

    - Il fait une chaleur à crever, je suis pas débile ! Et je suis très loin de mon terrain de chasse, donc je m’en fous de ce que peuvent penser ces bouseux.

    - Hey ! Un peu de respect, les Selvadoradiens sont de belles personnes. Arrogant et impoli, plus ça va et plus ta personnalité devient clair !

    - Et cela te dérange ?

    - Pas pour le moment ! 

    - Tant mieux !

    Chapitre 16

    Alors que les mots s’envolent entre nous, la vue des cascades et du pont de la mort se matérialise petit à petit devant nous. Le soleil tombe doucement derrière les montagnes et la lune va bientôt prendre sa place.

    - Il nous reste encore au moins un jour de marche si nous gardons cette allure.

    - On s’arrête ?

    - Oui, après le pont un peu plus loin !

    - D’accord.

    Je m’arrête une minute pour contempler cette magnifique vue, mais Jude ne semble pas charmer par la beauté du paysage et me passe devant. Arrogant, impoli et insensible visiblement. Je lève les yeux au ciel et le suis de l’autre côté afin de trouver un coin pour notre campement. 

    La température a baissé et la froideur de l’air me fait frissonner. Jude revient avec du bois et allume un feu pour nous réchauffer. Il s’assoit et reste indéfiniment muet. Ce qui n’est pas dans ses habitudes, je m’attendais à l’une de ses remarques lubriques sur le fait de me réchauffer lui-même, au lieu de quoi il est juste parti chercher du bois, il est distant.

    Chapitre 16

    - Tu vas bien ?

    - Oui pourquoi ?

    - Je ne sais pas, tu as l’air… ailleurs.

    - Je suis simplement fatigué.

    - Et bien, je crois que c’est la première fois que je te vois fatigué alors !

    Il sourit doucement avant de regarder entre ses pieds. Ce n’est clairement pas la fatigue qui le pousse à être comme ça, mais je n’ai pas envie de lui tirer les vers du nez, au lieu de ça, je m’approche doucement. Mes lèvres touchent les siennes sensuellement.

    - Tu n’es pas trop fatigué pour moi, j’espère ?

    Un franc sourire collé au visage, je me suis retrouvée sous son corps en un rien de temps.

    - La fatigue, c’est superflu, si je peux te faire plaisir !

    - Dans ce cas, tais-toi et viens par-là !

    Chapitre 16

     

     

    Lundi 1er Avril

    Au réveil, j’étais seule dans la tente, la lumière filait paisiblement à travers les cloisons fines et une brise fraîche venait agrémenter le tout. J’ai resserré les bras autour de mon corps et le silence quasi-ambiant a commencé à me donner la chair de poule.

    - Jude ? Jude où es-tu ?

    Soudain, le bruit d’une branche qui craque, tout près d’ici m’a fait sursauter. La peur ne fait qu’augmenter l’accroissement de la sueur sur mon front et sous mes aisselles. 

    - Jude si c’est une blague, ce n’est pas drôle du tout !

    Mais toujours aucune réponse, transit de peur, je m’apprête à rentrer dans la tente quand une source de chaleur m’attrape par derrière, maintenant fermement mon cou.

    - Ne crie pas dans la forêt Rebelle ! Tu ne sais pas quel genre de bête est tapi dans l’obscurité ! 

    - T’es complètement fêlé, Jude, j’ai failli faire une attaque bordel, ne refais jamais ça putain de merde. 

    Chapitre 16

    Ce connard s’esclaffe comme une dinde alors que je vois rouge. Il s’approche pour m’embrasser, mais je recule vivement. Hors de question que je me laisse attendrir si facilement, j’ai failli mourir de peur. Il n’a vraiment pas l’air de se rendre compte de ses imbécilités.

    - Idiot. 

    - Oh, allez JJ, rigole, c’était une blague. 

    - Et ce n’était pas drôle, aide moi à ranger, on lève le camp. 

    Arrogant, impoli, insensible et idiot, décidément, je ne vais lui trouver aucune qualité pendant ce voyage. Nous reprenons la route pour notre dernière journée de marche. Toujours fâchée contre Jude, j’avance plus rapidement que les jours précédents.

    - Doucement ! J’arriverais bientôt plus à te suivre.

    - Tant mieux !

    - T’es encore en rogne ? T’es pas une gonzesse pour rien…

    Chapitre 16

    Je me retourne pour lui faire un regard noir, j’ai envie de l’étrangler avec mes petites mains, mais je me retiens puis continue mon chemin. Après plusieurs heures de marche, le soleil s’est presque couché lorsque nous arrivons à l’orée du village.

    Je pars nous chercher une chambre, j’ai besoin de sommeil, j’ai besoin de prendre une douche et j’ai besoin de me poser. Jude me suit toujours sans un mot. 

    La première chose que je fais, c’est de m’enfermer dans la salle de bain à double tour et de lézarder sous la douche chaude pendant une éternité. Une fois propre, je m’étale sur le lit et Jude prend ma place dans la salle d’eau. 

    Quand il revient, Jude s’approche de moi prudemment et commence à me caresser doucement et déposer des baisers çà et là sur mon corps, je le laisse faire, parce que je suis fatiguée et aussi parce que ça me plaît, mais quand ses doigts veulent devenir plus entreprenant, je rugis.

    Chapitre 16

    - Non, Jude.

    - Oh, allez, Rebelle, pardonne-moi d’accord, c’était juste une stupide blague.

    - Et elle ne m’a pas fait rire.

    Sans plus, il continue quand même ses douceurs jusqu’à ce que le naturel revienne au galop. 

    - J’ai dit non, Jude. C’est pas peut-être, c’est pas oui, c’est non. Je n’en ai pas envie ni maintenant, ni dans cinq minutes et le fait que t’essayes de me faire changer d’avis, m’énerve encore plus.

    - D’accord, d’accord.

    Il continue ses papouilles que j’apprécie plus que tout et vient embrasser ma nuque.

    - Tu vas me laisser t’embrasser ou ça aussi, c’est accès refusé ?

    Je ne réponds pas, agacée et surtout parce que je le connais, je vais le laisser m’embrasser et il voudra avoir plus et je n’en ai pas envie. Le soupir désolé qu’il pousse dans mon cou me glace le cœur.

    - C’est dommage de finir la journée comme ça, mais tant pis.

    Je me retourne pour l’observer, son sourire grivois sur les lèvres me fait lever les yeux au ciel.

    - Tu peux m’embrasser.

    Chapitre 16

    Il s’approche progressivement près de moi, jusqu’à ce que nos bouches se frôlent et que je puisse sentir son souffle sur ma peau, et il dépose un baiser sur mes lèvres, puis un autre et un autre et enfin un baiser plus sensuelle. Il dévore ma bouche avec la sienne et sa langue tente de se frayer un chemin jusqu’à la mienne. Je le laisse m’embrasser comme il le désire, mais il ne fait rien d’autre que de m’embrasser.

    Essoufflée par nos baisers passionnés, un gémissement s’échappe malencontreusement de ma bouche lorsqu’il s’arrête et termine en déposant un simple baiser chaste sur mes lèvres. Il me prend dans ses bras et enfoui son nez dans mes cheveux.

    - Bonne nuit Rebelle !

    Le cœur bondissant à vive allure, je reprends mon souffle, blotti contre lui, je réfléchis quelques instants. Il est peut-être arrogant, impoli, insensible et idiot, mais je ne peux que penser qu’il a un certain respect pour la femme que j’admire, car un non est un non et ne devrait jamais devenir un oui. 

    En sécurité contre Jude, le marchand de sable ne tarde pas à passer et je m’endors paisiblement. 


     

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  • Mardi 2 Avril

    Bien reposée, je m’étire dans le lit et Jude me serre un peu plus contre lui. Ses petits baisers sur ma clavicule et mon épaule me procurent des frissons dans tous le corps. Je ne peux m’empêcher de glousser comme une fillette.

    - Tu as bien dormi ? Ça va mieux ? 

    - Bien, merci et toi ?

    - Ça pourrait être mieux, mais ça va ! 

    Je me retourne pour le chevaucher et m’enrouler autour de lui. Je sens son érection contre moi et la petite flamme s’éveille en moi, je l’embrasse en roulant doucement des hanches et laisse ma bouche descendre plus au sud. Son regard toujours fixé au mien, je peux apercevoir la lueur érotique danser au fond de ses yeux et lorsque je le prends entre mes lèvres, le voir perdre le contrôle m’excite plus encore. 

    Ce matin, c’est moi qui mène la valse, et je me retrouve rapidement à le monter comme un étalon fougueux, c’est sans compter sur Jude qui aime tout contrôler et fini par reprendre la main.

    Chapitre 17

    Rien de mieux que le sexe matinal pour se détendre !! J’attends que Jude finisse de s’habiller et nous partirons. Si on veut savoir quelque chose ici, il faut d’adresser à Madame Maria, elle sait tout et voit tout !

    - Tu n’es pas prêt encore ? 

    - Écoute, j’ai bien réfléchi, si ton frère est en cavale, c’est mieux que tu le retrouves seule, voir un inconnu pourrait le mettre dans tous ses états.

    - C’est vrai, tu as peut-être raison ! Merci ! À tout à l’heure alors.

    Je plante un baiser sur ses lèvres avant de filer à l’aventure. Madame Maria est toujours assise au même endroit, sur la place du marché. 

    - Madame Maria !

    - Mon enfant, te revoilà au pays !

    - Pour un temps, oui, je cherche mon frère, vous l’avez peut-être vu ?

    - Il se dit qu’un garçon aux cheveux de feu loge dans la dernière maison sur la colline !

    - Oh mon dieu, je suis certaine que c’est lui, merci madame Maria !

    Chapitre 17

    La fille nerveuse en moi ne laisse pas le temps à Madame Maria d’en placer une qu’elle est déjà parti au triple galop en direction de la dernière maison sur la colline. 

    Il me faut pratiquement une grosse heure pour arriver, mais la petite maison se dessine devant mes yeux. Mon cœur se serre et les larmes me montent aux yeux. Une enfant joue devant la maison, ses cheveux sont comme les miens.

    - Bonjour !

    - Bonjour ! T’es qui toi ?

    - Je cherche quelqu’un, tu es toute seule ?

    - Papa, y’a une dame bizarre !!!!

    La porte d’entrée s’ouvre en un fracas et mon frère se trouve devant moi. Nous nous regardons comme des étrangers et puis il me prend dans ses bras.

    - Mon dieu, Jaëlie, c’est toi, c’est vraiment toi. Je pensais ne jamais te revoir.

    - Oui, c’est moi, Shane, si tu savais comme je suis heureuse de te retrouver, après tout ce temps. 

    - Tu es seule hein ?

    - Oui, oui…

    Chapitre 17

    On dirait que Jude a visé juste, mon frère est devenu parano Il attrape la petite fille avant de rentrer dans sa demeure. Je le suis, silencieuse, me posant pleins de questions.

    - Tu vas jouer dans ta chambre ma chérie ?

    - Ouiiii !!

    La touffe de cheveux roux miniature part en courant dans une direction et nous l’entendons papoter avec ses jouets. Shane se tourne vers moi, sûr de lui.

    - C’est Prunille, ma fille.

    - Ta fille ?

    - Je sais, c’est soudain et bizarre, mais c’est comme ça.

    - Attends, mais tu ne nous as pas fait une gamine tout seul, qu’est-ce qu’il se passe ?

    - C’est une histoire compliquée Jaélie

    - J’ai traversé le globe pour te trouver alors donne les grandes lignes et explique.

    Chapitre 17

    Il manquerait plus que j’ai fait ce chemin pour rien maintenant, il se fourre le doigt dans l’œil. 

    - J’étais un joueur compulsif, j’ai perdu de l’argent et dans ma descente j’ai rencontré Felicity et les Sharks, je leur ai emprunté de l’argent et « voler » une de leur membre, et puis nous avons rapidement eu Prunille, mais il y a eu des complications et elle…elle je n’ai pas pu leur rembourser la dette que j’avais sur le dos, j’ai pris Prunille et je me suis caché, mais ce n’était pas assez, donc je suis parti loin d’eux.

    - Pourquoi t’en a pas parlé, on aurait trouvé une solution, on est une famille…

    - Tu étais où ces dernières années Jaëlie ? À vadrouiller à droite, à gauche… tu n’étais pas là, alors épargne-moi tes leçon sur la famille. 

    La gifle que je viens de me prendre venant de la bouche de mon frère me laisse sans voix. Je ne pensais pas qu’il le vivait aussi mal et je me rends compte que je n’ai pas été là pour lui…

    - Je suis désolée Shane, tu as raison, je n’étais pas là…

    - Aujourd’hui, j'ai peur qu'ils veuillent s'en prendre à ma fille et crois-moi que je ne laisserai pas ça arriver, tu n’aurais jamais dû venir, tu dois rentrer maintenant…

    - Quoi ? Non, tu rigoles, on va rentrer ensemble et on va régler ça ! 

    - On ne peut rien faire contre eux… crois-moi, ces gens ont un grain… rentre JJ, tu dois retourner t’occuper de Nana.

    Chapitre 17

    - Et je lui dis quoi à Nana ? Que tu ne reviendras jamais ou que tu es mort ? Tu sais qu’elle va avoir beaucoup de chagrin dans tous les cas, je refuse d’être porteuse de ce genre de message. 

    - JJ, tu nous mets en danger…

    - Écoute, personne ne va venir te chercher au beau milieu de la jungle… je te laisse réfléchir et je repasserais demain. 

    Je me lève et il me prend dans ses bras, surprise, je lui rends son étreinte. 

    - Je suis désolé Jaëlie.

    - Ce n’est rien, a demain Shane. Embrasse Prunille.

    Mon frère embrasse doucement mon front comme il le faisait souvent autrefois et je redescends tranquillement vers la ville. Mon pas est lent et il me faut bien plus d’une heure pour atteindre ma destination. 

    J’entre dans la chambre et Jude fait les cent pas, il s’arrête quand il m’entend et s’approche de moi. 

    - Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne l’as pas retrouvé ? 

    - Si, si… 

    Les mots restent bloqués dans ma gorge, et un torrent de larmes s’abat sur mes joues rougies, j’agonise devant Jude qui ne sait plus quoi faire.

    Chapitre 17

    - Hey, doucement, arrête de pleurer, je suis là…

    - Je l’ai laissé tomber, je n’ai pas été là pour lui… toutes ses années, trop occupée à fuir l’atroce vérité… ils sont morts, c’est tout, je n’ai simplement plus de parents pourquoi était-ce si difficile à accepter ? Dis-moi ! Dis-moi Jude ?

    - Chacun traverse le deuil à sa façon JJ, tu n’as rien à te reprocher d’accord, et en ce qui concerne ton frère, s’il est dans la merde jusqu’au cou, c’est de sa faute, pas de la tienne. 

    - Il a une fille, tu te rends compte, j’ai une nièce et je n’étais même pas au courant, en plus, il doit de l’argent à des pourris qui se font appeler les Sharks il ne veut pas rentrer…

    - Il va bien falloir qu’il affronte ses problèmes, crois-moi ça arrivera tôt ou tard.

    - Je retourne le voir demain, je pense qu’il a simplement besoin de temps…

    - Allez, arrête de pleurer Rebelle. Va prendre une douche et ensuite, on mangera un truc puis on ira se coucher d’accord ? 

    Je me force à secouer la tête pour un « oui » et me blottis plus encore entre les bras de Jude.

    Chapitre 17

    - Merci. Merci d’être venu avec moi.

    - Ne me remercie pas Rebelle.

    Un baiser sur ma joue et il m’entraîne dans la salle de bain avant de s’éclipser et de refermer la porte derrière lui. Les larmes ont séché sur mes joues, mais la peine dans mon cœur coule encore dans mon sang. Retrouver mon frère aurait dû me combler de bonheur, au lieu de ça, je suinte le désespoir. Je détends mes muscles sous le jet d’eau brûlant pendant près de trois quart d’heure et lorsque je sors, j’aperçois Jude et de la nourriture local a la petite table. Sans un mot, nous mangeons et puis il me porte jusque dans le lit. 

    - S’il te plaît, fais-moi oublier cette journée de merde…

    Le regard de Jude ne semble pas saisir au premier abord, et puis, soudain, au fond de celui-ci apparaît l’homme que j’ai laissé dans cette salle de bain, trois jours plus tôt. La douceur dans ses yeux, dans ses caresses, dans ses baisers, dans sa façon de se mouvoir en moi, je comprends que la bête vient de lui céder sa place et pour la première fois, Jude ne baise pas, il me fait l’amour et si je ne veux pas tomber amoureuse comme une idiote, je ferais mieux de ne pas oublier qui il est. 


     

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  • Mercredi 3 Avril

    Mon corps courbaturé, je me retourne dans le lit, que je trouve bien grand, bien froid et bien vide. J’ouvre un œil, non sans difficultés, et je comprends vite que je suis seule, Jude est assis sur un fauteuil, le regard dans le vide, je peux deviner qu’il est en colère et lorsqu’il remarque que je suis réveillée, son expression ne change pas. Je déglutis péniblement et une boule se forme au creux de mon ventre. 

    - Enfin réveillée !

    - Oui, je me sens mieux, il est quelle heure ?

    - Pratiquement midi.

    - Quoi ? Mais faut que je me lève ! 

    Je saute hors du lit pour me préparer lorsque Jude me rattrape fermement.

    - Doucement ! Tu avais besoin de te reposer, respire.

    Le câlin qu’il me prodigue me fait du bien, je respire son odeur et rempli mes poumons jusqu’à suffocation. 

    - Je n’aime pas te voir déçue Rebelle…

    Chapitre 18

    Il prononce ces mots si bas que je ne suis pas sûre qu’ils soient réels. Il pimente notre étreinte par un baiser langoureux.

    La douche rapide que je prends, ne suffit pas à détendre mes nerfs en pelote. Les habits que j’enfile me collent déjà à la peau puis j’embrasse rapidement l’homme qui partage mon lit.

    - À tout à l’heure !

    - Oui… à tout à l’heure…

    La chaleur insupportable de la journée rend ma marche plus lente qu’hier, j’ai tellement chaud que je suis prête à m’écrouler dans un buisson. Heureusement, j’aperçois enfin la petite maison qui sert de cachette à mon frère. La porte est entre ouverte, insouciante, j’appelle mon frangin.

    - Shane ? Tu es là ? 

    Mais les voix qui me paraissent de l’intérieur soudainement n’ont rien à voir avec lui.

    - Fais chier putain, il s’est bien foutu de notre gueule ce petit con. 

    - Le boss va péter les plombs.

    Chapitre 18

    La chair de poule envahie les pores de ma peau, je fais un pas en arrière et m’apprête à détaler comme un lapin, c’était sans compter sur la masse imposante que je percute dans le dos, je me retourne immédiatement et découvre un homme aux cheveux d’ébène avec une paire d’yeux bleus qui perce mon épiderme de part en part. Il a beau avoir un regard charmant, cet homme respire la mort. Il m’accule contre la porte, qui claque lorsque je n’ai plus d’espace pour reculer.

    - Mais que voilà ! Une belle offrande ! 

    Il approche son visage du mien et je détourne vivement la tête. Son nez se colle à ma joue, malgré moi, je sens les larmes couler en silence, puis il recule.

    - Les gars, vous ne devinerez jamais ce que je viens de trouver ! 

    L’individu saisi avec brutalité mon bras pour me diriger plus loin tandis que deux hommes sortent de la maisonnette. L’un blond, l’autre plus acajou, les deux me rappelle quelque chose, mais je n’y pense pas plus.

    Chapitre 18

    - La petite sœur ! Bien joué Jared ! 

    - Où est ton frère ?

    Le mec blond image sa question avec une gifle qui me coupe la respiration l’espace d’un moment, le coup si violent m’a projeté au sol. 

    - Je… Je ne sais pas…

    - Joue pas avec nous chérie ! Où est ton frère ? 

    Le second coup me sonne bien plus que je ne l’aurai pensé, si bien que des étoiles troublent ma vision.

    - Je n’en sais rien, et quand bien même, je ne dirais rien.

    La troisième raclée que je prends m’assomme presque instantanément, j’ai juste le temps d’entendre quelques paroles.

    Chapitre 18

    - T’y es allé un peu fort Vito, on veut pas la tuer.

    - Cette famille de rouquin commence à me sortir par les yeux, on l’embarque, on ne rentrera pas les mains vides au moins.

    - Et on fait quoi pour la faucheuse ? 

    - Cet abruti a laissé filer la cible, qu’il se démerde, on ramène la fille. 

    Tout ce que je comprends avant de sombrer, c’est que je me suis mise dans une sale situation et dieu sait que je ne sais pas comment je pourrais sortir de ça, vivante… Je pense à Nana, à mon frère et ma petite nièce et je pense à Jude si fort que je crois que mon cœur va exploser.

     

     

    Samedi 6 Avril

    La tête lourde et douloureuse, les membres engourdis, roulée en boule, j’ai peur de me lever et de réaliser que je suis toujours dans le même cauchemar. Le journal au sol, le sang séché et les barreaux m’indique que malheureusement rien n’a changé depuis hier.

    Je me suis réveillée dans cette cellule puis rapidement les gros bras sont venus me mettre un sac sur la tête pour me battre à tour de rôle en me demandant où était mon frère, contraint de constater que je n’en pouvais plus ils m’ont injecté un truc et puis c’était le trou total. Je gémis en me retournant, j’ai mal.

    - Tu es enfin réveillée… ne fais pas trop de bruit.

    Une petite voix frêle et brisée me parle de l’autre côté de la pièce, la vision brouillée, ma mise au point se fait lentement, néanmoins, je finis par distinguer une chevelure blonde.

    - Moi, c’est Angel et toi ?

    - JJ 

    Chapitre 18

    Je m’assieds progressivement afin de voir mon interlocutrice, une jeune fille à peine plus vieille que moi, marquée par les coups et les griffures, habillée de guenilles, un frisson d’horreur traverse mes veines.

    - Mon dieu, mais que t’ont-ils fait ?

    Elle détourne son regard et les larmes ruissellent sur ses joues, consciente que ma question était totalement débile, je m’excuse.

    - Ce n’est pas grave, le pire ici, c’est Alejandro, c’est un monstre… 

    - Ce sont tous des monstres…

    - J’espère que mes frères vont vite me retrouver…

    Le bruit d’une porte coupe court à notre discussion et une silhouette aux cheveux d’ébène qui ne m’est pas inconnue apparaît. Il ouvre la porte d’Angel.

    - Magne-toi, Alejandro, n’aime pas attendre.

    Il pousse la pauvre fille qui trébuche devant lui.

    Chapitre 18

    - Peut-être que lorsqu’il en aura fini avec toi, il en restera un peu pour moi !

    Je manque de vomir en le voyant la lorgner comme un morceau de chair fraîche. 

    - Espèce de porc !

    - Tiens, tu es levée toi, voilà qui va faire plaisir au boss ! Je reviens ne t’inquiète pas !

    Cette espèce de tyran s’empare du bras d’Angel et la force à se lever et à avancer. Le bruit de la porte qui claque me fait sursauter. Mon instinct de survie m’oblige à me lever aussitôt que je suis seule. Je secoue les barreaux en espérant qu’ils cèdent, mais bien que j’utilise toute ma force, ils ne bougent pas d’un cil. 

    Le bruit que je fais m’a empêché d’entendre le retour de mes tortionnaires, aussi, je suis surprise quand trois immenses formes se plantent en face de moi.

    - Tu peux t’épuiser tant que tu veux, ça ne risque pas de bouger ma jolie.

    Je recule vivement jusqu’au mur, le blond ouvre la porte, le brun entre et le troisième regarde, je pense que c’est le moins cruel des trois, je le reconnais à ses coups plus légers. 

    Pas de sac sur la tête aujourd’hui. Le brun tire mes cheveux en arrière et colle sa bouche répugnante sur la mienne ainsi que son bassin contre mes fesses.

    Chapitre 18

    - Tu as raison, ce sera plus marrant avec mon propre jouet.

    - Fils de pute, tu me toucheras pas !

    - Tu m’as l’air bien sûr de toi, il faut vraiment qu’on t’apprenne tout de suite où est ta place.

    La peur au ventre, il me pousse plus loin et m’approche d’un évier rempli d’eau. Je n’ai pas le temps de laisser libre court à mes pensées que ma tête est plongée sur-le-champ sous l’eau, glacée de surcroît. 


     

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  • Samedi 6 Avril (suite)

    Je tente de résister avec mes bras, mais ces enfoirés ont bien plus de force que moi. L’eau me brûle les poumons, les narines, la gorge. Je tousse dès que ma tête émerge de l’évier, mais je n’ai pas beaucoup de temps avant qu’elle soit immergée de nouveau. Et toujours la même question sur les lèvres « où est Shane ? » comme si j’en savais quelque chose, il m’avait fallu plus de trois mois pour retrouver sa trace, pensent-ils sincèrement qu’il m’ait dit où il avait l’intention de se rendre alors que je pensais qu’il allait rentrer avec moi ?

    - Elle commence à me taper sur le système. Tu vas parler oui !

    Il peut hurler si ça lui chante, mais ça ne changera rien aux faits.

    - Peut-être qu’elle ignore vraiment où il se trouve.

    Le moins débile des trois à enfin compris que je ne sais rien, pourtant les deux autres n'ont que faire. 

    - Chad, je me demande vraiment ce que tu fous ici. Peut-être qu’il faut être plus persuasif avec mademoiselle.

    Aussitôt qu’il a fini sa phrase, il sort un couteau de sa poche, ma chair se prépare à être meurtri, mais c’est mon short qui fait les frais de cette confrontation. Je gesticule pour qu’il me lâche et la main sur ma tête me plonge dans l’eau puis me remonte.

    Chapitre 19

    - Non, non, non, non….

    - Tu vois, elle est déjà plus loquace ! 

    - Arrêtez, s’il vous plaît.

    Pendant que les deux autres se disputent à propos de ce qu’ils font me faire, la grosse paluche qui tient mes cheveux ne fait que descendre et monter ma tête dans l’eau, leurs paroles sont hachées. 

    - Je ne crois pas… une bonne idée, la va être furieuse.

    - Qu’elle… faire foutre. 

    - Je… pas ça.

    - Je compte... à cette salope… commande.

    Pendant plus longtemps, ma tête est sous l’eau, je tente de me libérer, mais quand je sens ses mains se balader sur moi, je cris sous l’eau, m’obligeant à en avaler en quantité. Je préfère mourir que de subir les sévices qu’ils s’apprêtent à faire. Je sens petit à petit ma lutte s’arrêter.

     

    __________________________________ 

    _Jude.

    Furieux. Incontrôlable. Je descends les marches quatre par quatre afin d’atteindre le second sous-sol. La fureur dans mes veines me donne l’adrénaline suffisante pour ne pas m’arrêter en chemin. 
    Devant la double porte, je me trompe de code deux fois et je suis à deux doigts de planter une balle dans ce putain de système, mais je ne le fais pas pour Saphir. Je me concentre deux secondes et fini par ouvrir. 

    Alors qu’elle suffoque, Vito est en train de maintenir sa tête sous l’eau pendant que Jared et Chad se dispute pour savoir si la violer est la solution. 

    Les mains de ce connard sur son corps me répugnent, si bien que j’en ai la nausée. Aucun de ses trois loosers ne s’est aperçu de ma présence, mais quand Jared s’apprête à déboucler sa ceinture, je sors de ma paralysie. 

    - Si tu tiens à tes couilles, lâche-là tout de suite !

    À force d’avoir la tête sous l’eau, Jaëlie s’est arrêté de bouger et les trois hommes se tournent vers moi laissant son corps s’écrouler au sol.

    Chapitre 19

    - La faucheuse ! On ne t’attendait pas de sitôt !

    - Vous vous êtes bien moqué de moi, bande de petits enfoirés.

    - Tu t’es pas mal foutu de nous aussi… garder ce si joli petit lot pour toi tout seul, ça m’attriste !

    - Ta gueule ! Ne vous approchez plus jamais d’elle !

    - C’est pas toi le chef ! 

    Je m’approche et récupère JJ dans mes bras, elle respire à peine, mais suffisamment pour m’apaiser puis je commence à sortir.

    - Blake va être furieux ! 

    - J’emmerde Blake et vous aussi.

    Je remonte un étage au pas de course afin de retrouver ma chambre. Saphir arrive derrière moi.

    Chapitre 19

    - Hey, ça va ?

    - Non ! Je vais buter un de ces connards un jour.

    - Elle va bien ?

    - Elle a l’air d’aller bien, Saphir ?

    - Désolée, tu sais qu’on ne peut rien leur dire…

    - C’est moi qui m’excuse, trouve-moi des vêtements s’il te plaît.

    - Bien sûr, tout de suite !

    Elle s’éclipse à la vitesse de l’éclair, Saphir est la personne que j’apprécie le plus ici avec Olympe, en fait, ce sont les seules personnes que j’apprécie tout court. Les autres sont vils, manipulateurs et idiots. 

    Chapitre 19

    Je m’empresse de déshabiller Jaëlie, qui porte encore les mêmes fringues que la dernière fois que je l’ai vu. La vue de son corps, ne me provoque aucun désir, elle est marquée par des bleus et des coupures et je sais que c’est de ma faute. Ma Rebelle, ne semble plus si rebelle comme ça. Je la plonge doucement dans l’eau tempérée et enlève tout ce qui peut partir avec de l’eau, mais je sais pertinemment que le plus important ne pourra jamais la quitter avec un bain. 

    Saphir a placé les vêtements sur mon lit et je les enfile avec minutie à la belle rouquine avant de la couvrir avec un plaid. 

    Je suis partagé entre le fait de remonter et trucider cette bande d’idiots ou de rester ici à surveiller son réveil. Pour une fois, la raison m’oblige à ne pas bouger de mon canapé et à attendre sagement. Le voyage m’a épuisé et je finis par sombrer malgré moi, pourtant lorsque j’entends les sanglots de Jaëlie, mon corps fait un bond hors du canapé.

    - Non, non, non, non, non…

    - Doucement…

    Ses deux grands yeux s’ouvrent soudainement et le regard affolé qu’elle pose sur moi avant de se précipiter dans un coin de la pièce manque de me terrasser.

    Chapitre 19

    - Pitié, non, ne me touchez plus… pitié… 

    L’imbécile que je suis, a toujours sa capuche sur la tête et elle est encore sous le choc et surement pas prête à me trouver ici, elle ne me reconnait pas, j’enlève mon sweat avant de me rapprocher d’elle.

    - Rebelle, doucement, c’est moi, c’est Jude.

    Elle relève timidement sa petite tête coincée entre ses genoux pour me regarder.

    - Jude ? Oh mon dieu. 

    Surpris par son geste, je manque de m’écrouler par terre quand elle se jette à mon cou subitement, mais je savoure la forme de son corps tout contre moi avant qu’elle comprenne tout. Mon nez dans sa nuque, elle pleure dans mes bras, elle tremble tellement que je la serre un peu plus fort.

    Je n’ose pas bouger d’un millimètre, je ne veux pas briser ce moment, je la veux encore entre mes bras et à la minute même où elle me lâchera, elle sera écœurée de la personne avec qui elle était. Dans ce silence parfait, seul les sanglots de Jaëlie retentissent et s’affaiblissent, sa crise est en train de se calmer petit à petit.

    Chapitre 19

    Brutalement et bruyamment, ma porte s’ouvre, laissant apparaître Blake, on ne peut plus remonter et stupéfait de me trouver sans ma sombre amie qui dissimule sans répit mon visage.

    - JUDE !

    Jaëlie sursaute et s’agrippe à mon bras tout en se planquant derrière mon dos et je suis comme un connard à me voir comme un protecteur alors que je ne suis qu’une petite sous merde qui mériterait qu’elle lui tire une balle dans le trou béant où devrait être un cœur…

    - Blake ! Que me vaut le plaisir de ta visite ?

    - Joue pas à l’idiot avec moi, petit con, qu’est-ce qu’elle fait ici ?

    - Tu ne porteras plus la main sur elle de quelques manières que ce soit.

    - Regarde-toi ! Elle est bien loin la faucheuse !

    - Blake ! Je suis sérieux. 

    - Mais moi aussi ! Son frère me doit un paquet de fric et puisque je ne peux pas mettre la main sur ce crétin, elle remboursera très bien sa dette. Je me ferais même du bénef’ sur son cul.

    Je sens les tremblements de JJ dans mon dos quand elle a compris avec horreur qu’il voulait l’envoyer faire la pute. Et il est hors de question que je laisse un truc pareil arriver à la seule fille qui me fait me sentir vivant et choyé, même si elle va finir par me détester pour le restant de ses jours.


     

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