Samedi 16 Juin

Je peine à trouver le sommeil cette nuit-là, persuadée que tout ceci n’est qu’un rêve qui s’envolera dès que je fermerais les yeux, mais la fatigue est plus forte et malgré moi, je trouve refuge sur ma couette.

Mon téléphone sonne, mais ce n’est que mon réveil que j’ai oublié d’enlever, il est sept heures et demi et j’ai très peu dormi, je décide de prolonger ma nuit encore quelques instants sauf que lorsque j’ouvre de nouveau les yeux, il est onze heures. 

Je saute presque du lit, me jette sous la douche et profite du jet d’eau chaude sur mon corps, mes longs cheveux roux cascadent dans mon dos et je les relève en un chignon flou en sortant de la douche.

Je me maquille, choisis des habits, puis descends. Monsieur Moustache attend devant la baie vitrée, je lui ouvre et lui donne des croquettes. 

Ma fille a déjà un goût prononcé pour le sauvetage animal et celui de la planète, si elle avait quelques années de plus, je sais qu’elle irait nettoyer les plages encombrées de détritus. Je suis si fière d’elle. Le chat miaule pour que je le laisse sortir de nouveau et comme tout bon maître, je m'exécute !

Il a dit qu’il reviendrait, mais il n’a jamais dit quand. À chaque bruit, je ne peux m’empêcher de regarder par la fenêtre, et chaque fois, un peu plus, je suis déçue. Ai-je rêvé ? Ou bien est-ce qu’il a une nouvelle fois menti ? Il sait si bien mentir, pourquoi lui ferais-je confiance ? 

La nuit tombe sur la ville, et mes espoirs s’amenuisent jusqu’à ce que j’entende une moto qui s’arrête devant la maison. Mon cœur bat la chamade avant de regarder par la fenêtre, il est là, je n’ai pas rêvé.

Toujours sur la moto, un pied au sol, il enlève son casque et regarde en direction de la maison. Il attend de savoir si je vais lui ouvrir. Malgré toute la journée que j’ai eue pour y réfléchir, j’hésite un instant avant de le faire. Un sourire aux lèvres, il s’approche en trottinant. 

- Je suis content que tu aies ouvert, je suis désolé pour l’heure, c’est le boulot qui m’a retenu.

Furtivement, un sourire s’affiche sur mon visage avant de me souvenir de qui il est réellement, aveuglée par l’amour, j’ai fait l’impasse sur ce détail.

- Le boulot ? Tu… tu es toujours…

Un rire rauque fait bondir mon cœur à une vitesse folle. 

- Non, Rebelle, je te l’ai dit, je me suis repris en main, j’aide des jeunes défavorisés à prendre une meilleure voie !

Je respire de nouveau. Il se penche vers moi quand je pense qu’il va m’embrasser, je m’affole, mais il se dirige vers mon oreille pour chuchoter.

- Mais sans te mentir, j’ai toujours une arme, j’aime rester aux aguets. 

Prise d’une bouffée de chaleur, je déglutis. Parce qu’il a toujours une arme ou parce qu’il est si près de moi que je peux sentir son souffle chaud sur ma peau ? Je me racle la gorge sans répondre puis m’avance vers la cuisine.

- Tu as déjà mangé ?

- Oui, merci.

- Tu as soif ?

- Non, merci.

Eh bien moi, j’ai soif, très soif. J’attrape un verre, et ingurgite l’eau d’une traite, ma main tremblote, je me sens ridicule, dos à lui j’espère qu’il ne s’en rend pas compte. Je ne sais pas quoi dire, quoi faire, j’ai l’impression d’avoir quinze ans.

Sa chaleur dans mon dos, je sais qu’il s’est approché de moi, je sens ses mains sur moi, l’une me maintient et l’autre me caresse le bras avec lenteur, je suis raide comme un piquet.

- Je t’intimide Rebelle ?

- Oui…

Ce n’est pas n’importe qui, c’est lui, le seul et même si nous avons vécu des choses ensemble, c’était il y a longtemps, j’ai changé, il a changé et je n’arrive toujours pas vraiment à y croire.

- Tu sais que je t’obligerais jamais à faire ce que tu ne veux pas… il est un peu tôt pour y penser, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. 

Rassurée, mais un peu déçue, il s’éloigne de moi pour se rendre dans le salon. Jude s’installe sur le canapé et je le rejoins avec deux bières puis m’assois à l'opposé, je ne peux pas être plus loin. Il lève un sourcil et sourit malicieusement, je ne peux m’empêcher de rougir.

Nous discutons, beaucoup et j’aime cela. On rattrape le temps perdu, c’est simple, léger et amusant, je me détends au fur et à mesure, mais la bière m’aide un peu aussi, je n’en ai bu qu’une seule, et pourtant, elle me fait tourner la tête légèrement. 

Jude me raconte la dernière bêtise de Saphir et je ris aux éclats, tellement que j’en ai mal aux abdos, il me lorgne avec un sourire si grand que mon cœur bat plus vite que les pistons d’une formule 1. Un blanc s’installe entre nous et c’est moi qui le brise.

- Tu vas m’embrasser maintenant ?

- Je crains que ce ne soit pas une bonne idée.

Je redescends en quatrième vitesse de mon nuage.

- P… pourquoi ? Je ne te plais plus ?

Ma phrase à peine terminée, il était déjà devant moi, ses lèvres sur les miennes, chastement, avant que sa langue ne cherche à percer ma barrière pour trouver la mienne. Essoufflé, il s’éloigne pour se rasseoir, mais complètement électrisée, j’en veux plus.

- Pourquoi t’arrêtes-tu ?

- Seigneur, tu es toujours aussi belle, je ne pourrais jamais m’arrêter et je ne sais pas si tu en as tellement envie…

Le blond dit ceci en jetant un œil à la bouteille vide, remplie de bière il y a peu de temps. Lui et ses principes. Je monte à califourchon et il n’ose pas me toucher.

- Je ne suis pas bourrée, j’ai juste la dose qu’il faut pour oser faire ça.

Je l’embrasse à pleine bouche et je peux sentir ses mains me toucher légèrement, il se retient, je le devine. 

- Bon dieu, Jude, ça fait dix ans que j’attends de te retrouver, arrête de me ménager et baise-moi.

Mais qu’est-ce que je n’ai pas dit là ? La seconde d’après il s’empare de ma bouche dans un baiser avide, impatient. Ses mains se cramponnent à mes hanches, violentes, prêtes à me laisser des bleus sur la peau. Sa langue trouve le petit endroit sous mon oreille qui me fait pousser un gémissement et me liquéfier sur place. Mes seins sont malaxés avec sensualité et leurs pointes pincées avec volupté à travers mon haut. Je roule des hanches contre son sexe que je sens tendu dans son jean. Je peux sentir la moiteur de mon entre-jambe avant qu’il ne glisse les doigts dans ma culotte. 

- Tu es si douce, juste là !

Il crochète mon endroit secret et commence des va-et-vient et des mouvements circulaires avec son pouce. 

Le plaisir monte en flèche, je peux le sentir courir sous ma peau, se répandre dans chacune de mes veines jusqu’à ce qu’il m’explose au visage dans un cri rocailleux. 

Jude se relève et me pose à terre. Sans aucune hésitation, il retire mes vêtements et maladroitement, je tente de faire pareil. Impatient, il finit par retirer ce qui lui reste sur le dos. Sa bouche trouve la mienne avec passion et la chaleur de nos deux corps créée une boule de lave en fusion. Il me fait basculer de nouveau sur le canapé avant de commencer à me lécher sans préavis.

- Oh mon dieu ! 

Sa langue fouille le centre de mon plaisir sous toutes les coutures. Il m’aspire et me mordille, me provoquant des décharges électriques dans tous le corps. Ses doigts reprennent un balai érotique et pour la seconde fois, je m’abandonne. 

Je peux goûter mon propre plaisir sur les lèvres de mon amant quand celui-ci vient s’abreuver à ma bouche, je trouve ça hyper excitant. 

Je le vois fouiner dans les vêtements au sol et en sortir des préservatifs. À mon regard presque choqué, il me lance : 

- Il vaut mieux prévenir que guérir ! 

/!\ Image bonus - soft /!\

Je ris et saisis l’emballage en plastique de ses mains avant de lui passer la protection en latex. Je le regarde, impatiente, languissante.

- Je vais te baiser tellement fort que tu oublieras tous ceux qui ont, ne serait-ce que, oser poser les yeux sur toi.

- Je ne demande que ça !

Sans plus tarder, son sexe dressé se retrouve à l'orée de mon fourreau. D’une poussée habile, il s’enfonce en moi, m’emplissant de toute sa longueur. 

Les coups de reins de Jude sont rapides et profonds et il me prend dans toutes sortes de positions me donnant toujours plus de plaisir. 

Il finit par me soulever, toujours empalée sur son membre durci.

- Où est ta chambre Rebelle ? 

À bout de souffle, je lui indique l’endroit et il nous y amène dans l’instant. Posant doucement mon enveloppe corporelle sur le lit, il me pilonne.

- Jude, c’est tellement bon…

Je suis transportée dans un nuage de désir inassouvi depuis fort longtemps lorsqu’il ralentit la cadence. De la baise bestiale, nous sommes passés à la baise romantique.

- Et comme ça, tu aimes aussi ?

- Oui, continue, encore…

Peu importe sa façon de me prendre, tant que c’est lui, c’est parfait. Il attrape une de mes jambes pour l’accrocher à son bassin et passe sa main sous l’autre pour donner plus de profondeur à ses assauts. Je sens l’orgasme monter, mes gémissements se font de plus en plus proches.

- Continue comme ça Jude, je vais jouir !!! 

Alors il continue, jusqu’à ce que mes cris lui déchirent les tympans et que mon talon se plante dans ses fesses l’obligeant à rester au fond de mon corps. Il me rejoint dans mon état second en s’écroulant sur moi un instant plus tard. 

Ma respiration haletante, Jude embrasse avec douceur ma peau embrasée par le plaisir avant de se retirer.

- La salle de bain est juste en face. 

Avec un sourire angélique, il se lève pour s’y rendre, me laissant admirer sa paire de fesses musclées. 

Mon voyage au septième ciel terminé, je reviens au moment présent, dans ma petite chambre. Nue comme au premier jour, comblée de plaisir, heureuse, amoureuse. 

Jude met du temps à revenir, ce qui commence beaucoup à m’inquiéter, alors je me lève et enfile un peignoir pour partir à sa recherche. 

C’est avec surprise que je le découvre, son caleçon sur les hanches, dans la chambre de Joy. Je m’approche alors de lui timidement pour l’enlacer. Il renifle. 

- Est-ce que… est-ce que ça va ?

- Je me souviens encore quand je t’ai vu enceinte jusqu’aux yeux, tu étais plus rayonnante que jamais.. Et je n’étais clairement pas prêt à devenir père, mais ce n’est pas ce qui m’a fait partir, je voulais être une meilleure personne pour toi, ce bébé, mais aussi pour moi. 

Il se retourne, aussi, je devine, dans son regard pleins de larmes, toute la peine qu’il ressent. Que puis-je lui dire pour qu’il se sente moins mal ?

- Toutes ces années, j’ai imaginé cet enfant et la vie que j’aurais pu avoir avec vous deux, mais crois-moi, c’était la chose à faire pour que je vous sache en sécurité.

- Je te pardonne Jude, je te pardonne vraiment. Je te promets qu’elle n’a manqué de rien, Hazel s’est occupée d’elle comme sa propre fille et si tu le veux, tu auras aussi une place dans sa vie.

- Je ne veux pas la traumatiser… un homme qu’elle ne connaît pas se revendique comme son père… 

- Joy sait que Hazel n’est pas son vrai père, et c’est lui-même qui a tenu à ce qu’elle le sache… Je n'ai jamais pu me résoudre à lui dire que tu étais mort… on a simplement embelli l’histoire, mais ce n’est qu’une enfant. Et tu sais que je ne te refuse pas ton droit de père.

C’est à mon tour d’essuyer les larmes sur son visage avant de planter un baiser timide sur ses lèvres mouillées. 

- Viens te coucher, nous aurons tout le temps que tu veux pour parler, mais ce soir, il n’y a que nous.

Un petit sourire illumine son visage balafré et je le traîne jusque dans mon lit où lui et moi ne formons plus qu’un l’espace d’un tendre moment.

À suivre...