Vendredi 15 Juin

10 ans plus tard.

Le soleil de fin de journée me brûle encore la peau et rend le cimetière moins glauque. J’avance comme toujours d’un pas mal assuré quand je viens sur sa tombe. Mes entrailles se tordent de douleur et les larmes finissent toujours par remonter à la surface. 

Je finis par la retrouver, perdue entre toutes, la plus importante à mes yeux se dessine devant moi. 

Les fleurs déjà présentes m’indiquent que Shane est passé par là peu avant. Je caresse la pierre du bout des doigts. Ma Nana, ma seconde maman, comment puis-je surmonter sa disparition encore aujourd’hui ? Je ne sais pas. Cela fait six ans qu’elle nous a quitté, mais j’ai l’impression que c’était, il y a des siècles. 

- Maman, on va être en retard chez papa !

- Oui chérie, j’arrive.

Je dépose un baiser rapide avec mes doigts et rejoins mon petit ange parfait dans la voiture. 

Devant la maison, je m’arrête et nous descendons pour rejoindre la porte d’entrée. Hazel l’ouvre, un large sourire toujours collé au visage.

- Ma princesse !

- Papa !!!

- Salut JJ !

- Hazel ! Tu vas bien ?

- Toujours, quand c’est mon tour de garde ! 

Il dépose comme à son habitude un baiser sur ma joue et ma fille en fait de même.

- À dimanche maman ! 

- Oui à dimanche chérie !

Mon cœur de maman se serre, mais je sais qu’avec Hazel, elle passera un super week-end comme à chaque fois. 

Je ne le remercierais jamais assez d’avoir été là pour moi quand ma vie était devenue compliquée. Quand j’espérais que cette grossesse ne soit qu’un fâcheux malentendu, quand j’espérais qu’il allait bien, quand j’espérais qu’il reviendrait dans ma vie, quand j’espérais tellement que j’en étais devenue malade.

Et puis les jours passaient devenant des semaines qui devenaient des mois et la réalité était qu’il ne reviendrait jamais parce qu’il était certainement mort. 

Malgré Shane et Nana, Hazel m’a le plus épaulé dans tous ces moments et de fil en aiguille, on s’est rapprochés. Je ne sais même plus qui a embrassé l’autre en premier, mais tout ce que je sais, c’est que lui et moi avons formé un couple modèle pendant plusieurs années, mais il y a deux ans nous avons décidés de mettre un terme à notre relation. 

Cela n’a pas détruit notre amitié et nous nous entendons toujours très bien, mais il était temps d’arrêter de se voiler la face, il ne pourra jamais le remplacer et je veux que Hazel trouve quelqu’un qui le rende plus heureux que jamais. 

Comme tous les vendredis où je me retrouve seule, je ne sais jamais quoi faire pour commencer mon long week-end, je me rendrais bien au bar pour voir si tout se passe bien, mais je suis persuadée que mon partenaire l’a déjà fait. Après que les choses se soient tassées, des années plus tard, reprendre le bar de Marcello et y apporter notre touche de folie avait été la meilleure idée qui soit. Seulement, rester là, à ne pratiquement plus rien faire que gérer l’affaire était loin de me plaire, toujours en quête d’aventure, je dominais la sauvageonne en moi depuis que ma fille était entrée dans ma vie.

En proie à mes pensées je divague çà et là et termine ma course dans le parc quand je finis par me retrouver exactement à cet endroit, l’endroit où je l’ai laissé se vider de son sang, seul, abandonné. Une vague de remords me remonte dans la trachée et je m’apprête à pleurer quand j’entends :

- Ne pleure plus Rebelle !

Sa voix résonne à l’intérieur de mon crâne comme un marteau-piqueur, me culpabilisant plus encore, mes jambes sous ce poids insupportable ne me soutiennent plus et je me retrouve à genoux. Cela fait des années que ça n’était pas arrivé. Et puis imaginant la chaleur de bras musclés me saisissant à la hâte, je me sens un peu mieux.

- Pardon !

- Pourquoi est-ce que tu t’excuses Rebelle ?

- Parce que je t’ai laissé mourir…

L’étreinte se fait plus forte, m’obligeant à sortir de ma bulle.

- Je suis là Rebelle, je ne suis pas mort…

Me faisant relever tout doucement, le regard encore embrumé, l’homme à la capuche sombre se dessine devant mes yeux et après quelques clignements, je sors de mon mutisme.

- Jude ? Ce n’est pas possible, non, ce n’est pas toi, je suis encore en train de délirer…

- Si, c’est moi Rebelle, je suis vraiment là.

Je penche la tête sur le côté avant de tourner de l’œil. 

Papillonnant des paupières, la luminosité ambiante me permet de découvrir une petite chambre, sombre, plutôt masculine. Un lieu totalement inconnu s’étend devant moi et de douloureux moments font de nouveau surface. Debout sur mes deux jambes, je veux sortir de là, découvrir où je suis.
Des voix s’entremêlent de l’autre côté et curieuse de nature, j’écoute.

- J’espère que ça va aller…

- Tu te rends compte, ça fait si longtemps… c’est normal.

- Je sais, mais…

Le parquet sous mon poids se met à craquer et il s’arrête de parler immédiatement, alors découverte, je fais face à mes vieux souvenirs. 

Il est là devant moi, des cheveux blonds toujours coupés très courts, des yeux d’un bleu arctique très profonds et des cicatrices distinctives. 

- Ça va ? Tu t’es évanoui.

Aucun son ne veut sortir de ma bouche, aucune réaction n’anime mon corps. Il ne se passe rien.

- Elle est sous le choc aussi, espèce d’imbécile. 

La petite voix joviale de Saphir résonne dans la pièce, j’ai l’impression de revenir plusieurs années en arrière.

- JJ, dis quelque chose, tu me fais peur.

Je regarde la scène comme si j’étais hors de mon corps, toujours muette.

- Tu devrais peut-être retourner t’allonger.

Dans un murmure à peine audible, je sors de ma léthargie.

- Ça fait plus de dix ans…

- Quoi ?

- Tu étais en vie et tu m’as laissé penser que tu étais mort depuis plus de dix ans…

- Tu devrais peut-être t’asseoir…

- TU M’AS LAISSÉ SEULE ET DÉMUNIE PENDANT PLUS DE DIX ANS.

Le ton de ma voix commence rapidement à monter et je peux sentir la rage se frayer un chemin dans toutes les veines de mon corps, décuplant l’adrénaline dans mon cerveau.

- Je voulais revenir, je…

- TU M’AS LAISSÉ ÉLEVER NOTRE FILLE PENDANT PLUS DE DIX ANS.

- Jaëlie…

- Je refuse de t’écouter… tu me prends vraiment pour la dernière des idiotes. 

Je devrais sauter de joie, le prendre dans mes bras, l’embrasser à en perdre la raison, mais non, c’est la colère qui a pris le dessus sur mes sentiments. Je me sens bafouée, idiote, furieuse et tellement triste.
Je ne peux pas rester là et faire comme si nous nous étions séparés comme de bons amis, non, j’ai cru qu’il était tout simplement MORT.

Je me moque de savoir comment je suis arrivée ici, je sors à l’extérieur et je suis surprise d’y trouver ma voiture, sans réfléchir, je monte et heureusement pour moi les clefs sont à l’intérieur.

- Attends JJ !

Je l’entends à peine et manque de rouler sur un trottoir en partant à toute vitesse, je veux fuir d’ici, je sais que nous sommes toujours à San Myshuno et je prends la direction de Brindleton Bay sans hésiter une seconde.

À suivre...

Vendredi 15 Juin (suite)

C’est seulement à quelques kilomètres de la maison que je me rends compte qu’une moto me colle au train depuis un petit moment. Toujours en colère, je presse la pédale de l’accélérateur pour arriver plus vite et bien heureusement pour moi, pas de gendarmes de sortie ce jour-là, sinon j’étais bonne pour repasser mon permis. Je gare la voiture et sors en claquant la porte, le bruit d’une moto lancée à toute vitesse ralentie pour se ranger près de l’Audi. C’est seulement maintenant que je reconnais Jude.

- Va-t-en !

Le blond n’a que faire de ma mise en garde et continue d’avancer vers moi.

- STOP ! NE M’APPROCHE PAS !

Mon hurlement, m’a même effrayé et enfin, il s’arrête net à quelques pas de moi. Sans un mot de plus pour lui, j’avance vers la maison au pas de course et m’enferme.

Dos à la porte, le palpitant affolé, j’explose. Les larmes jaillissent tel une fontaine inépuisable, les cris résonnent dans la petite maison, je réalise enfin ce qu’il vient de se passer. Jude est toujours vivant. 

La pleine lune éclaire gracieusement la bâtisse et c’est la tête lourde que je me réveille du canapé. Je ne me souviens plus avoir rampé jusque-là et me remémore vite pourquoi je suis dans un état pitoyable. 

Je cours presque jusqu’à la porte d’entrée, l’ouvre en grand avant de constater que la moto n’est plus là. Mon cœur en peine, je regrette un instant avant de me souvenir que c’est lui qui a décidé de ne plus faire partie de ma vie. 

- Tu cherches quelque chose Rebelle ? 

Sa voix rauque me fait sursauter, je le regarde, adossé au mur, sans déguisement, il exulte quand même le mâle alpha, je refuse de lui laisser une chance de plus de m’atteindre. 

- Je t’ai demandé de partir !

Jude se remet sur ses deux pieds avant d’avancer dans ma direction. Sa hauteur me surplombe, il m’intimide, je recule sans me rendre compte que je le laisse entrer, jusqu’à ce qu’il ferme la porte derrière lui.

- Tu… tu ne peux pas rester ici. Je ne veux… pas de toi… 

Je bafouille comme une idiote, mais son regard me sonde si profondément que j’en perds mes moyens. 

- Il faut qu’on parle tous les deux.

- Il fallait qu’on parle il y a dix ans, il est un peu tard pour ça. Je n’aurais jamais dû vous écouter tous les deux. 

- Au contraire, tu as fait ce qu’il fallait JJ.

Il reste loin de moi, comme si j’avais la peste, et j’en suis bien contente.

- Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi maintenant ?

- J'ai mis du temps à guérir de ma blessure et lorsque j’ai enfin pu te retrouver, tu étais si ronde, si belle. Et tu étais avec lui, vous aviez l’air de bien vous entendre et je pouvais sentir que ça finirait par évoluer.

- Tu savais. Tu savais et tu as décidé de nous abandonner.

- Oui ! Qu’aurais-je pu apporter à cet enfant ? Je n’avais rien, si ce n’était des embrouilles.

- Toi ! Son père, voilà ce que tu aurais pu lui apporter.

Il fait un pas vers moi et je recule d’un pas aussitôt. S’il avance de trop, je sais comment il va s’y prendre. Ma peau va s’embraser et mon corps partir en fumé, il est hors de question que je laisse ça arriver.

- Tu avais l’air d’être heureuse et je voulais ce qu’il y avait de mieux pour toi et ce bébé…

Je bouillonne de nouveau, quel idiot, connard arrogant, nombriliste.

- Ce qu’il y avait de mieux, c’était d’être auprès de toi, mais tu as tout gâché. Va-t-en s’il te plaît.

Jude ne dis plus un mot, il regarde ailleurs et seul le mouvement de sa respiration m’indique qu’il n’est pas qu’une statue dans mon salon.

- JJ, je t’assure que c’était mieux comme ça, tu crois que je n’ai pas été dévasté de faire une croix sur la seule femme que j'ai vraiment aimé et sur un enfant à qui j’aurais voulu apprendre de belles valeurs afin qu’il ne reproduise jamais mes erreurs ?

Sous le choc de ses paroles, je ne bouge plus d’un cil, elles tournent en boucle dans ma tête et les larmes finissent, comme toujours, par me remonter aux yeux pour finir leur course sur mes joues. Je ne sais pas quoi dire, peut-être que lui aussi a souffert de la situation.

- Je ne suis pas revenue parce que tuer Blake a été une source de conflit pendant une longue période, le clan s’est déchiré, Cal a pris la tête des choses pendant ma convalescence. Seigneur, elle a envoyé Olympe se frotter aux pires scélérats que j’ai jamais vus et elle a déviée de sa trajectoire en tombant amoureuse… j’avais dit à Caly de la laisser, que tout ceci ne valait plus rien, mais elle n’en a fait qu’à sa tête, aujourd’hui elle bouffe les pissenlits par la racine avec Vito et Jared. Après ça, j’ai fait éclater le clan et je suis partie avec Saphir pour me reprendre en main. Et il s’était écoulé dix ans, dix longues années sans toi…

Je reste muette face aux révélations de Jude. Peut-être que nous avons souffert tous les deux, non, il aurait pu me dire qu’il était en vie.

- Je… je comprends, mais non, tu aurais dû me dire que tu allais bien, tu aurais dû me dire que tu reviendrais, il t'as fallu dix ans pour faire tout ça ?

- Pas autant, mais je ne savais pas comment revenir auprès de toi... J’aurais très bien pu mourir entre temps, et je me refusais à te faire de nouveau espérer que j’allais réapparaître dans ta vie si ça ne devait pas être le cas… Tu aurais été dévastée et je me suis juré de ne plus te faire ça… Je t’ai laissé vivre ta vie. As-tu été heureuse ?

Je voudrais répondre que non, que j’ai été triste toutes ses années, mais ce serait mentir, Hazel a toujours pris soin de moi, de ma fille, nous donnant de l’amour comme s’il en pleuvait, alors je réponds honnêtement.

- Oui… Oui, j’ai été heureuse…

- Alors je ne regrette aucunement ma décision, même si tu dois me haïr jusqu’à la fin de mes jours.

- Je ne te haïs pas… 

Et c’est vrai, au fond de moi, je ne le déteste pas, je suis juste une femme amoureuse à qui on a blessé son petit cœur fragile.

- Est-ce vrai ?

Jude se rapproche d’un pas et je reste à ma place. Mon cœur se serre quand il fait un pas de plus, mais au suivant, je recule.

- Je… je ne peux pas… je ne peux pas faire ça…

- Faire quoi Rebelle ? 

- Te laisser me toucher, être près de moi… je ne peux pas…

- Pourquoi ça ?

Les mots restent bloqués dans ma gorge, j’ai peur de le dire à haute voix, peur d’être ridicule.

- Pourquoi Rebelle ?

Sous son regard perçant, je ferme les yeux avant de crier la peur qui me tord les boyaux.

- Parce que j’ai peur que tu disparaisses encore…

- Je ne ferais plus ça.

Il engloutit la distance qui nous sépare en quelques enjambées, je peux sentir la chaleur de son corps et pourtant, il ne me touche pas. 

- Comment tu l’as appelé ?

- Joy.

- Elle est aussi belle que toi.

- Mais elle te ressemble…

- C’est vrai.

Un blanc s’installe entre nous, je n’ose pas le regarder, je ne sais plus quoi dire et je sens la gêne avant que Jude la brise en s’éloignant.

- Je vais y aller.

Surprise, j’ouvre et ferme la bouche plusieurs fois, mais elle reste muette.

- Mais…

- Tu as besoin de te reposer et de réfléchir, Rebelle… Je reviendrais demain, tu n’auras qu’à m’ouvrir la porte si tu veux que je revienne dans ta vie… dans votre vie.

Et il part comme ça, se camouflant dans la nuit, enfourchant sa moto. Le bruit du moteur envahi le quartier et résonne entre les maisons me donnant un frisson d’excitation.

À suivre...

Samedi 16 Juin

Je peine à trouver le sommeil cette nuit-là, persuadée que tout ceci n’est qu’un rêve qui s’envolera dès que je fermerais les yeux, mais la fatigue est plus forte et malgré moi, je trouve refuge sur ma couette.

Mon téléphone sonne, mais ce n’est que mon réveil que j’ai oublié d’enlever, il est sept heures et demi et j’ai très peu dormi, je décide de prolonger ma nuit encore quelques instants sauf que lorsque j’ouvre de nouveau les yeux, il est onze heures. 

Je saute presque du lit, me jette sous la douche et profite du jet d’eau chaude sur mon corps, mes longs cheveux roux cascadent dans mon dos et je les relève en un chignon flou en sortant de la douche.

Je me maquille, choisis des habits, puis descends. Monsieur Moustache attend devant la baie vitrée, je lui ouvre et lui donne des croquettes. 

Ma fille a déjà un goût prononcé pour le sauvetage animal et celui de la planète, si elle avait quelques années de plus, je sais qu’elle irait nettoyer les plages encombrées de détritus. Je suis si fière d’elle. Le chat miaule pour que je le laisse sortir de nouveau et comme tout bon maître, je m'exécute !

Il a dit qu’il reviendrait, mais il n’a jamais dit quand. À chaque bruit, je ne peux m’empêcher de regarder par la fenêtre, et chaque fois, un peu plus, je suis déçue. Ai-je rêvé ? Ou bien est-ce qu’il a une nouvelle fois menti ? Il sait si bien mentir, pourquoi lui ferais-je confiance ? 

La nuit tombe sur la ville, et mes espoirs s’amenuisent jusqu’à ce que j’entende une moto qui s’arrête devant la maison. Mon cœur bat la chamade avant de regarder par la fenêtre, il est là, je n’ai pas rêvé.

Toujours sur la moto, un pied au sol, il enlève son casque et regarde en direction de la maison. Il attend de savoir si je vais lui ouvrir. Malgré toute la journée que j’ai eue pour y réfléchir, j’hésite un instant avant de le faire. Un sourire aux lèvres, il s’approche en trottinant. 

- Je suis content que tu aies ouvert, je suis désolé pour l’heure, c’est le boulot qui m’a retenu.

Furtivement, un sourire s’affiche sur mon visage avant de me souvenir de qui il est réellement, aveuglée par l’amour, j’ai fait l’impasse sur ce détail.

- Le boulot ? Tu… tu es toujours…

Un rire rauque fait bondir mon cœur à une vitesse folle. 

- Non, Rebelle, je te l’ai dit, je me suis repris en main, j’aide des jeunes défavorisés à prendre une meilleure voie !

Je respire de nouveau. Il se penche vers moi quand je pense qu’il va m’embrasser, je m’affole, mais il se dirige vers mon oreille pour chuchoter.

- Mais sans te mentir, j’ai toujours une arme, j’aime rester aux aguets. 

Prise d’une bouffée de chaleur, je déglutis. Parce qu’il a toujours une arme ou parce qu’il est si près de moi que je peux sentir son souffle chaud sur ma peau ? Je me racle la gorge sans répondre puis m’avance vers la cuisine.

- Tu as déjà mangé ?

- Oui, merci.

- Tu as soif ?

- Non, merci.

Eh bien moi, j’ai soif, très soif. J’attrape un verre, et ingurgite l’eau d’une traite, ma main tremblote, je me sens ridicule, dos à lui j’espère qu’il ne s’en rend pas compte. Je ne sais pas quoi dire, quoi faire, j’ai l’impression d’avoir quinze ans.

Sa chaleur dans mon dos, je sais qu’il s’est approché de moi, je sens ses mains sur moi, l’une me maintient et l’autre me caresse le bras avec lenteur, je suis raide comme un piquet.

- Je t’intimide Rebelle ?

- Oui…

Ce n’est pas n’importe qui, c’est lui, le seul et même si nous avons vécu des choses ensemble, c’était il y a longtemps, j’ai changé, il a changé et je n’arrive toujours pas vraiment à y croire.

- Tu sais que je t’obligerais jamais à faire ce que tu ne veux pas… il est un peu tôt pour y penser, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. 

Rassurée, mais un peu déçue, il s’éloigne de moi pour se rendre dans le salon. Jude s’installe sur le canapé et je le rejoins avec deux bières puis m’assois à l'opposé, je ne peux pas être plus loin. Il lève un sourcil et sourit malicieusement, je ne peux m’empêcher de rougir.

Nous discutons, beaucoup et j’aime cela. On rattrape le temps perdu, c’est simple, léger et amusant, je me détends au fur et à mesure, mais la bière m’aide un peu aussi, je n’en ai bu qu’une seule, et pourtant, elle me fait tourner la tête légèrement. 

Jude me raconte la dernière bêtise de Saphir et je ris aux éclats, tellement que j’en ai mal aux abdos, il me lorgne avec un sourire si grand que mon cœur bat plus vite que les pistons d’une formule 1. Un blanc s’installe entre nous et c’est moi qui le brise.

- Tu vas m’embrasser maintenant ?

- Je crains que ce ne soit pas une bonne idée.

Je redescends en quatrième vitesse de mon nuage.

- P… pourquoi ? Je ne te plais plus ?

Ma phrase à peine terminée, il était déjà devant moi, ses lèvres sur les miennes, chastement, avant que sa langue ne cherche à percer ma barrière pour trouver la mienne. Essoufflé, il s’éloigne pour se rasseoir, mais complètement électrisée, j’en veux plus.

- Pourquoi t’arrêtes-tu ?

- Seigneur, tu es toujours aussi belle, je ne pourrais jamais m’arrêter et je ne sais pas si tu en as tellement envie…

Le blond dit ceci en jetant un œil à la bouteille vide, remplie de bière il y a peu de temps. Lui et ses principes. Je monte à califourchon et il n’ose pas me toucher.

- Je ne suis pas bourrée, j’ai juste la dose qu’il faut pour oser faire ça.

Je l’embrasse à pleine bouche et je peux sentir ses mains me toucher légèrement, il se retient, je le devine. 

- Bon dieu, Jude, ça fait dix ans que j’attends de te retrouver, arrête de me ménager et baise-moi.

Mais qu’est-ce que je n’ai pas dit là ? La seconde d’après il s’empare de ma bouche dans un baiser avide, impatient. Ses mains se cramponnent à mes hanches, violentes, prêtes à me laisser des bleus sur la peau. Sa langue trouve le petit endroit sous mon oreille qui me fait pousser un gémissement et me liquéfier sur place. Mes seins sont malaxés avec sensualité et leurs pointes pincées avec volupté à travers mon haut. Je roule des hanches contre son sexe que je sens tendu dans son jean. Je peux sentir la moiteur de mon entre-jambe avant qu’il ne glisse les doigts dans ma culotte. 

- Tu es si douce, juste là !

Il crochète mon endroit secret et commence des va-et-vient et des mouvements circulaires avec son pouce. 

Le plaisir monte en flèche, je peux le sentir courir sous ma peau, se répandre dans chacune de mes veines jusqu’à ce qu’il m’explose au visage dans un cri rocailleux. 

Jude se relève et me pose à terre. Sans aucune hésitation, il retire mes vêtements et maladroitement, je tente de faire pareil. Impatient, il finit par retirer ce qui lui reste sur le dos. Sa bouche trouve la mienne avec passion et la chaleur de nos deux corps créée une boule de lave en fusion. Il me fait basculer de nouveau sur le canapé avant de commencer à me lécher sans préavis.

- Oh mon dieu ! 

Sa langue fouille le centre de mon plaisir sous toutes les coutures. Il m’aspire et me mordille, me provoquant des décharges électriques dans tous le corps. Ses doigts reprennent un balai érotique et pour la seconde fois, je m’abandonne. 

Je peux goûter mon propre plaisir sur les lèvres de mon amant quand celui-ci vient s’abreuver à ma bouche, je trouve ça hyper excitant. 

Je le vois fouiner dans les vêtements au sol et en sortir des préservatifs. À mon regard presque choqué, il me lance : 

- Il vaut mieux prévenir que guérir ! 

/!\ Image bonus - soft /!\

Je ris et saisis l’emballage en plastique de ses mains avant de lui passer la protection en latex. Je le regarde, impatiente, languissante.

- Je vais te baiser tellement fort que tu oublieras tous ceux qui ont, ne serait-ce que, oser poser les yeux sur toi.

- Je ne demande que ça !

Sans plus tarder, son sexe dressé se retrouve à l'orée de mon fourreau. D’une poussée habile, il s’enfonce en moi, m’emplissant de toute sa longueur. 

Les coups de reins de Jude sont rapides et profonds et il me prend dans toutes sortes de positions me donnant toujours plus de plaisir. 

Il finit par me soulever, toujours empalée sur son membre durci.

- Où est ta chambre Rebelle ? 

À bout de souffle, je lui indique l’endroit et il nous y amène dans l’instant. Posant doucement mon enveloppe corporelle sur le lit, il me pilonne.

- Jude, c’est tellement bon…

Je suis transportée dans un nuage de désir inassouvi depuis fort longtemps lorsqu’il ralentit la cadence. De la baise bestiale, nous sommes passés à la baise romantique.

- Et comme ça, tu aimes aussi ?

- Oui, continue, encore…

Peu importe sa façon de me prendre, tant que c’est lui, c’est parfait. Il attrape une de mes jambes pour l’accrocher à son bassin et passe sa main sous l’autre pour donner plus de profondeur à ses assauts. Je sens l’orgasme monter, mes gémissements se font de plus en plus proches.

- Continue comme ça Jude, je vais jouir !!! 

Alors il continue, jusqu’à ce que mes cris lui déchirent les tympans et que mon talon se plante dans ses fesses l’obligeant à rester au fond de mon corps. Il me rejoint dans mon état second en s’écroulant sur moi un instant plus tard. 

Ma respiration haletante, Jude embrasse avec douceur ma peau embrasée par le plaisir avant de se retirer.

- La salle de bain est juste en face. 

Avec un sourire angélique, il se lève pour s’y rendre, me laissant admirer sa paire de fesses musclées. 

Mon voyage au septième ciel terminé, je reviens au moment présent, dans ma petite chambre. Nue comme au premier jour, comblée de plaisir, heureuse, amoureuse. 

Jude met du temps à revenir, ce qui commence beaucoup à m’inquiéter, alors je me lève et enfile un peignoir pour partir à sa recherche. 

C’est avec surprise que je le découvre, son caleçon sur les hanches, dans la chambre de Joy. Je m’approche alors de lui timidement pour l’enlacer. Il renifle. 

- Est-ce que… est-ce que ça va ?

- Je me souviens encore quand je t’ai vu enceinte jusqu’aux yeux, tu étais plus rayonnante que jamais.. Et je n’étais clairement pas prêt à devenir père, mais ce n’est pas ce qui m’a fait partir, je voulais être une meilleure personne pour toi, ce bébé, mais aussi pour moi. 

Il se retourne, aussi, je devine, dans son regard pleins de larmes, toute la peine qu’il ressent. Que puis-je lui dire pour qu’il se sente moins mal ?

- Toutes ces années, j’ai imaginé cet enfant et la vie que j’aurais pu avoir avec vous deux, mais crois-moi, c’était la chose à faire pour que je vous sache en sécurité.

- Je te pardonne Jude, je te pardonne vraiment. Je te promets qu’elle n’a manqué de rien, Hazel s’est occupée d’elle comme sa propre fille et si tu le veux, tu auras aussi une place dans sa vie.

- Je ne veux pas la traumatiser… un homme qu’elle ne connaît pas se revendique comme son père… 

- Joy sait que Hazel n’est pas son vrai père, et c’est lui-même qui a tenu à ce qu’elle le sache… Je n'ai jamais pu me résoudre à lui dire que tu étais mort… on a simplement embelli l’histoire, mais ce n’est qu’une enfant. Et tu sais que je ne te refuse pas ton droit de père.

C’est à mon tour d’essuyer les larmes sur son visage avant de planter un baiser timide sur ses lèvres mouillées. 

- Viens te coucher, nous aurons tout le temps que tu veux pour parler, mais ce soir, il n’y a que nous.

Un petit sourire illumine son visage balafré et je le traîne jusque dans mon lit où lui et moi ne formons plus qu’un l’espace d’un tendre moment.

À suivre...

Dimanche 17 Juillet 

10 ans plus tard.

Le jour se lève à peine sur la ville, la nuit a été courte, une longue journée nous attends, je voudrais donc pouvoir me rendormir, et pourtant, je suis forcée de remettre ce projet à plus tard, une chevelure rousse passe la porte de la chambre en criant à tue-tête.

- Papa, maman ! Il fait jour ! 

Mon dieu, cette petite finira par avoir notre peau, autant Joy a toujours été une enfant plutôt calme, autant Janelle ne l’es pas du tout. 

- Chut chérie, papa dort.

- Plus maintenant ! 

Notre fille saute sur le lit pour nous rejoindre et nous faire un câlin, bien que j’apprécie ce moment, je voudrais juste pouvoir me rendormir un peu. 

- Tu sais qu’il est très tôt ma puce, tu devrais retourner dans ton lit.

- Mais j’suis plus fatiguée moi ! 

Jude me lance un regard amusé, le mien est plus assassin. Il se lève et prend Janelle dans ses bras puis s’éclipse par la porte. Revenant un instant plus tard, il se glisse contre moi et je profite de sa chaleur pour me rendormir encore un peu. 

Il est pratiquement huit heures et demi quand je me réveille, je constate que Jude est déjà debout, aussi, je me lève pour chercher le reste de ma petite famille. Je retrouve père et fille dans la cuisine en train de se goinfrer de pancakes. Je les embrasse à tour de rôle quand une silhouette fine tente de passer inaperçue.

- Bonjour Joy !

Son père l’apostrophe, la petite blonde s’arrête et vient nous dire bonjour, elle est rouge comme une pivoine, des cernes sous les yeux et légèrement décoiffée. Sans nul doute, elle a passé la nuit chez son petit copain. Joy tente d’avoir l’air naturel, mais je ne peux m’empêcher de sourire en voyant la tête de son père en comprenant lui aussi qu’elle n’a vraisemblablement pas beaucoup dormi. 

- J’espère que tu te protèges !

- Papa !!!!! 

- Quoi ? On ne rigole pas avec ça ! 

- Je sais ! Je ne suis plus une enfant ! 

- Et moi, je suis trop jeune pour devenir grand-père ! 

- Seigneur ! Je vais prendre une douche !

Je les regarde se chamailler tout en dissimulant un sourire derrière mes doigts. Jude se tourne vers moi, un sourcil interrogateur.

- Ne ris pas ! Elle empeste le mâle en rut en plus.

- Chéri, elle a vingt ans !

- Et alors ! Je me souviens très bien de ce que tu faisais à peine plus vieille qu’elle ! Grand dieu, je ne veux pas penser à ma fille comme ça. Je vais être malade…

J’explose de rire en le voyant se décomposer. Jude et Joy sont très complices, comme s’ils avaient ce besoin de combler le manque des débuts, mais Janelle n’est jamais laissée de côté non plus, il adore ses filles autant l’une que l’autre. Mon amour a vite appris le rôle de papa, mais il a souvent laissé une place à Hazel, dans la vie de Joy, aujourd’hui encore elle l’appelle « papa ». Oui, on peut dire que notre famille est plutôt hors norme ! Notre grande revient dans la cuisine quand nous rangeons les couverts dans le lave-vaisselle.

- Maman, papa… Ezra viendra sûrement à l'anniversaire de Prunille, ce sera l’occasion de faire sa connaissance !

- C’est une bonne idée ma chérie, ça nous ferait très plaisir de le rencontrer, n’est-ce pas Jude ?

- Oui, très ! 

- Papa, pitié, pas de coups foireux hein ! 

- Quoi ? Ce n’est pas mon genre ! Enfin, voyons !

- Papa ! Je ne plaisante pas ! Hors de question que tu le fasses fuir comme Mason.

- S’il a fui, c’est qu’il ne te méritait pas mon ange ! 

Jude embrasse la joue de sa fille avant de s’éclipser à l’étage.

- Ne blâme pas trop ton père, en un sens, je suis assez d’accord avec lui ! 

Je laisse Joy à ses pensées quand Janelle vient la chercher pour jouer avec elle. Marche par marche, j’arrive à l’étage et la main de Jude m’attrape pour m’enfermer dans la salle de bain avec lui, m’arrachant un petit cri de surprise.

- Chuuuuut !!!!

- Qu’est-ce que tu fais ? 

- J’ai besoin que tu me frottes ! 

- Mais voyons ! Tu es incorrigible ! 

- Oui, mais tu aimes ça !

C’est vrai ! Un baiser amoureux pour réponse et il retire mon peignoir en satin, laissant apparaître mes seins et une petite culotte en coton qui se retrouve bien vite au sol. Sous la douche, tout le plaisir qu’il me procure ne demande qu’à sortir de ma bouche, mais avec les enfants, il a fallu apprendre à se contrôler. Cela dit, ce n’est pas moins bon pour autant ! 

Serviette nouée autour de nous, j’ouvre la porte pour rejoindre la chambre quand Joy passe à côté de nous.

- J’espère que vous vous protégez au moins ! 

La pique directement lancée à son père, il répond du tac au tac :

- Toujours ma chérie, on en a bien assez de deux comme vous !

- Eurk ! Vous êtes trop vieux pour faire ça ! 

- Et toi trop jeune !

Je lève les yeux au ciel en poussant Jude dans la chambre pour que nous puissions nous habiller et filer au repas d’anniversaire de notre nièce.

Arrivés à destination, Saphir et Tia se garent en même temps que nous. Nous nous saluons avant d’avancer. La maison cosy de Shane et Zhara se distingue de celles du quartier par sa porte orange. La sonnerie retentit, Hope, leur fille de quinze ans, s’empresse de nous ouvrir. 

Mon frère et ma belle-sœur sont dans le jardin en train de parler avec Hazel et sa compagne, Shelby. 

- Ha enfin vous voilà !

- Désolé pour le retard, vous savez ce que c’est avec les enfants ! 

Ils rigolent et mon regard est attiré par les jumeaux, Wyatt et Warren qui s’amusent dans la piscine. Mon cœur se serre un instant, après tout ce que Hazel a fait pour moi, je suis tellement heureuse qu’il ait enfin trouvé une personne qui le rende heureux et avec qui il a pu fonder une famille.

- Ah la reine du jour !

Je suis sortie de mes pensées par l’arrivée de Prunille, sa chevelure rousse encadre son visage d’ange et dévale ses épaules jusqu’au milieu de son dos. Je me revois à son âge. Jeune et pleine de vie. 

- Bonjour tout le monde !!

Très polie, elle prend le temps d’embrasser chacun des membres de notre grande famille.

Nous discutons et nous nous chamaillons comme toutes les familles à un repas quand je m’éclipse un moment pour aller aux toilettes. Lorsque je reviens, j’aperçois Joy en charmante compagnie. Son copain la cajole et elle rit tout doucement. J’ai l’impression d’être une voyeuse, aussi, je m’avance.

- Maman ! 

Ma fille hèle mon nom comme si elle venait d’être prise la main dans le sac. 

- Je te présente Ezra !

- Enchantée !

- Moi aussi madame ! 

Le jeune homme me tend sa main que je sers avec délicatesse. 

- Tu sais où est papa ?

- Ton père est dehors ! 

Je suis les amoureux jusqu’au jardin, les rires fusent entre les invités.

- Papa ?

Comme un seul homme, Jude et Hazel se retournent pour lui répondre.

- Quoi ?

Joy lève les yeux au ciel et Ezra semble tout à coup mal à l’aise. Le pauvre garçon, il me fait de la peine. Hazel s’approche le premier pour lui serrer la main, puis vient le tour de Jude. La poignée de main se transforme en accolade et je l’entends lui glisser à l’oreille.

- Fais attention mon garçon à ce que tu fais avec ma fille, tu ne voudrais pas froisser un homme qui sait manier les armes à feu ? 

Joy est trop accaparée par Hazel pour prêter attention à son petit numéro, mais lorsqu’il relâche Ezra, il est blanc comme un linge. Puis elle entraîne son partenaire pour le présenter aux autres.

- Vous avez remis ça tous les deux ?

- Quoi donc ?

- Ne me prends pas pour une idiote Hazel. « Le duo » si vous faites fuir encore une fois un de ses prétendants, elle va finir par vous en vouloir. 

- Et bien nous sommes d’accord pour dire que s’il fuit, c’est qu’il ne la mérite pas !

- Vous êtes vraiment incorrigibles !

Les deux idiots se check comme des adolescents et je lève les yeux au ciel, ils sont parfois trop d’accord tous les deux. 

Nous nous retrouvons à la maison avec Janelle, notre aînée ayant disparu plus tôt avec sa moitié. Jude va la border avant de venir me retrouver. 

Dans la salle de bain, nous nous préparons à aller nous coucher. Au pied du lit, je sens la main de Jude glisser sur mon bras et il me ramène doucement à lui. Sa bouche enflamme mes sens.

- Je suis dur avec ses copains, mais tu sais d’où je viens et comment les hommes traitaient les femmes… mon géniteur lui-même n’a pas été un exemple là-dessus… et je n’accepterai jamais que mes petites filles puissent être aussi mal traitées. 

Émue, même après tout ce temps, je découvre encore des choses sur lui. 

- Je… je ne savais pas pour ta mère…

- C’est quelque chose que je préfère taire.

- Je comprends et je comprends aussi tes motivations, mais tu ne pourras pas toujours être là… 

- Non, mais tant que ce sera le cas, je ferais ce qu’il faut pour elles. 

Je soupire de satisfaction de savoir que l’homme que j’aime protégera au péril de sa vie, celles de nos enfants. Ce même homme qui ne voulait ni attache, ni descendance. Celui qui marchait dans l’ombre même en plein jour, dissimulé sous sa capuche à la vue de tous. L’homme qui n'était pas prêt à s’accepter tel qu’il était. La faucheuse a laissé place à un ange beaucoup plus apaisé, à un homme comblé et sûr de lui. 

Alors quand Jude me prend dans ses bras, je sais que, quoi qu’il arrive, il sera toujours là pour nous et que tout ira bien.

FIN.

 Et après tout ça... 

Je vous promets que depuis que je les ai laissés, Jude & Jaëlie coulent des jours heureux avec leurs deux filles Joy et Jannelle... bien que la première risque de bientôt quitter le nid familial pour suivre ses rêves et son amoureux !

__________________________

Hazel & Shelby sont des parents très heureux et débordés avec leurs deux petits garnements Wyatt & Warren ! Ils se sont promis de ne plus jamais avoir d'enfants... mais je suis au regret de vous dire qu'ils se trompent royalement. La vie leur réserve encore des surprises de taille ! 

__________________________

Saphir & Tia sont très heureuses de vous annoncer que bientôt elles accueilleront un enfant ! En effet, les services d'adoptions leur ont enfin attribué ce droit à la parentalité. Dans quelques mois, la petite Akemi viendra agrandir leur foyer ! 

__________________________

Shane & Zhara filent le parfait amour ! Leur cadette, Hope leur donne un peu de fil à retordre, mais ça lui passera. Quant à Prunille, elle va bientôt intégrer une fac de droit pour devenir une redoutable avocate.

Shane & Felicity, Prunille ne quitte plus cette photo, les cheveux de son père, les yeux de sa mère. Ce seul souvenir de sa mère l'aide à aller au bout de ses envies.

__________________________

Notre talentueuse Joy a enfin épousé Ezra ! Il semblerait qu'il la méritait en fin de compte ! Nos deux tourtereaux ont déménagé dans les îles, et chaque jours, ils luttent contre les déchets qui envahissent la faune et la flore de leur lieu paradisiaque. Mais pour le moment, ils sont très impatients de faire la connaissance de la future génération. Et mon petit doigt me dit que ce sera un charmant petit garçon qu'ils prénommeront Charly !